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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 22:23

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La Dépêche Publié le 26/08/2014

Hautes-Pyrénées - Culture

Invitée en résidence par l'association Traverse, la photographe iranienne Melika Shafahi est, depuis quelques jours, à pied d'œuvre à Bagnères-de-Bigorre. Elle a déjà repéré divers lieux de la ville dans lesquels elle a commencé à mettre en scène les Bagnérais qui ont souhaité travailler avec elle. Diverses scénographies vont être imaginées.

Leur point commun ? Les photos sont toutes prises de nuit, même dans le cas où certains acteurs préfèrent être photographiés chez eux. Faisant suite au projet Red Lipstick Island, mené en 2011-2012 et présenté avec succès dans une galerie lyonnaise, les prises de vue à Bagnères ont l'originalité de faire interagir les participants avec les lieux de leur choix et porteurs pour eux de significations. Mais ces lieux ne s'identifieront pas au premier coup d'œil, car l'artiste a l'intention de privilégier plus le détail que des vues d'ensemble. Triplement diplômée, dans son pays et par deux écoles d'art françaises, celle de Montpellier et celle de Lyon, Melika possède une belle maîtrise de son art et on s'attend à découvrir de superbes photos, où fiction et réalité s'entremêlent. . À l'issue de la résidence, les portraits réalisés seront exposés sur les murs du centre-ville.

Roseline Giusti

La photographe iranienne Melika Shafahi avec les membres de l'association Traverse./Photo DDM, R.G.

La photographe iranienne Melika Shafahi avec les membres de l'association Traverse./Photo DDM, R.G.

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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 22:18

Chemins d'artistes

La Dépêche Publié le 25/08/2014

Bagnères-de-Bigorre (65) - Exposition

Ce qui caractérise la galeriste Denise Samson, c'est d'abord son talent pour choisir des œuvres pertinentes. C'est ensuite le don de faire voisiner, le temps d'une exposition, des artistes très différents. Enfin, tous lui reconnaissent le chic et l'intelligence avec lesquels elle les met en scène dans son lieu intimiste.

Cette fois quatre créateurs sont tombés sous son œil aiguisé : Raoul Colin, Lin Schmidt, Jean-Marc Luce et Robert Boutiq +. D'emblée, les hautes sculptures de Raoul Colin happent le regard par leur fût longiligne et la beauté de la matière. Ce sont en fait des éléments en bois qui étayaient autrefois le bief d'une marbrerie bagnéraise. C'est puissant ! Stabilisées par de curieux pieds métalliques en forme de sabot d'animal, ces poutres, conservant la mémoire de leur usage, ont une présence inouïe. À proximité, les pierres écrites de Jean-Marc Luce prennent leur vraie dimension. Leur lecture délivre quelques fragments de texte qui dévoilent l'imaginaire de l'artiste. Ailleurs, ses sculptures en métal se caractérisent par leur ingéniosité et leur humour. Lin Schmidt surprend par de nouvelles toiles qui attestent d'une belle maîtrise. Le travail est tout en nuances. Les œuvres de R. Boutiq (décédé) présentent, entre autres, des dessins géométriques d'une grande finesse et des toiles monochromes dont une superbe tête entièrement noire.

Lors du vernissage, Michel Lac éclairait la signification des œuvres par la lecture de textes de R. Colin et de R. Boutiq.

Voilà une exposition qui régénère la vision sur certaines œuvres que l'on croyait connaître. Lorsqu'il est inventif, le compagnonnage a du bon. Pour les artistes dont les créations gagnent à se frotter à celles des autres. Pour le public qui affine sa perception.

À voir absolument !

Le Chemin, Galerie 88, 45, place Georges-Clemenceau à Bagnères-de-Bigorre, tous les jours, sauf dimanche, de 16 h 30 à 19 h 30 et sur rendez-vous : 06.28.32.66.30. denise.samson@yahoo.fr/Jusqu'au 13 septembre.

Roseline Giusti

De gauche à droite : M. Lac, J.-M. Luce, Lin Schmidt, Denise Samson et Raoul Colin./Photo Roseline Giusti.

De gauche à droite : M. Lac, J.-M. Luce, Lin Schmidt, Denise Samson et Raoul Colin./Photo Roseline Giusti.

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 21:58

Vincent Poujardieu, Mesures et démesure

Exposition à la Vieille église de Mérignac

16 - 6 avril 2014

Commissariat de l'exposition, scénographie et rédaction des textes : Roseline Giusti

https://www.youtube.com/watch?v=YoXNjqaOe2M&feature=em-upload_owner

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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 15:20

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La Dépêche du midi. Publié le 25/02/2014

cinéma

Mercredi dernier, avaient lieu deux projections du film de Jacky Tujague, «Jacques Brianti voyage sans son atelier», bien présentées par Didier Lesgards. On connaît le côté foisonnant de J. Brianti, son bouillonnement d’idées, sa boulimie de faire, ses propos explosifs. Le film, en cela, reflète bien le personnage, saisi lors d’un périple à travers la Slovaquie et l’Italie. Mais le réalisateur nous livre aussi un aspect moins connu : un Brianti spectateur solitaire et silencieux. Ne sommes-nous pas étonnés de l’attention qu’il porte aux paysages et aux scènes quotidiennes ? On le voit notamment s’attarder à un bout de corde de marine usée (magnifique image). Ces impressions, non notées dans un carnet de voyage, ce n’est pas dans sa pratique, viendront alimenter son travail actuel et en particulier celui sur le thème des frontières. Un beau projet, lourd du poids de l’histoire que l’artiste traite non sans humour. Même si, par moments, on s’égare un peu, des flash-back vers l’atelier montrent bien comment l’œuvre s’élabore, au fil des événements. C’est bien ce qu’a compris un jeune lycéen qui prend part au débat, tout heureux de le dire.

Le voyage à travers la Slovaquie conduit, entre autres, dans la ville natale des parents du fameux artiste Andy Warhol. Et voilà qu’au passage, on découvre des dessins de l’Américain, inédits et splendides, que J. Brianti commente avec finesse, bien qu’en désaccord par ailleurs avec la démarche globale du pop artiste. Enfin, le cinéaste a su susciter de J. Brianti quelques réflexions, livrées posément, y compris celles sur la mort. Au bout du compte, c’est une large fresque de vie qui nous est offerte qui, de projets en combats, trace un chemin attrayant.

Certes, cet artiste, entré en politique et parfois corrosif, dérange. On peut ne pas aimer sa façon de peindre. Mais l’art n’a jamais eu pour fonction d’être décoratif. Alors les idées toutes faites et les critiques formulées à la hâte ne demandent - elles pas parfois d’être révisées ?

Le film documentaire de Jacky Tujague a été produit par :

Argane Productions et CUMAV 65Co-produit par TLT en partenariat avec la Mairie de Toulouseet le Casino Théâtre Barrière

Avec le soutien de la Région Midi-Pyrénées, de la Procirep,- Société des Producteurs, de l’Angoa, de la ville de Bagnères de Bigorre, de la Communauté de Communes de Haute Bigorre, de SEMATHERM Développement.

R. Giusti

De gauche à droite : Jacques Brianti, Didier Lesgards et Jacky Tujague./Photo Muriel Guillin.

Jacques Brianti, Les bienfaits du voyage
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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 15:08

La Dépêche du midi

Publié le 02/02/2014

D’emblée, les œuvres de Léa-Meriem Saadane surprennent : force du dessin, monumentalité de certaines figures, expressivité, maîtrise de la couleur. Assurément, cette jeune artiste a du métier. L’humain est partout présent. Ici, on s’affaire autour d’un mouton qu’on vient de tuer. Là, c’est un camionneur qui se rafraîchit sommairement près de son véhicule. Des scènes de la vie ordinaire, peintes le plus souvent d’après photos, ont pour fonction de décaper le regard, émoussé par le poids de l’habitude. Ailleurs, des groupes de personnages prennent la pose. C’est le cas de sa toile représentant des Inuits en costume traditionnel. Si la peintre porte son regard sur la quotidienneté où on s’affaire, où on ploie l’échine, elle aime évoquer les usages séculaires des civilisations traditionnelles et de leurs coutumes, sorte de plots qui s’ancrent dans l’histoire des hommes et leur fournissent des repères. Techniquement, l’artiste aime jouer des frontières entre la peinture, à l’huile très fluide, et le dessin, des traits amples et maîtrisés. Elle aime aussi laisser affleurer le support de ses toiles, un tissu de lin au grain bis et épais, comme pour donner «une dimension supplémentaire à l’œuvre, une ouverture, une respiration», note très justement Isabelle Bernard, responsable du musée Larrey. Les aplats de blancs mats n’en ressortent que davantage.

Un travail très prometteur ! Douze toiles inédites, à voir absolument, du jeudi au dimanche, de 13 heures à 18 heures, jusqu’au 28 février.

Contact : 05.62.91.68.96.

Roseline Giusti

Léa-Meriem Saadane posant devant une de ses toiles./ Photo R. Giusti.

Léa-Meriem Saadane posant devant une de ses toiles./ Photo R. Giusti.

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 16:10

Tarbes. Sylvio Brianti, un homme d'action

Dépêche du Midi DSCN0050-Sylvio-Brianti--photo--Copie.JPGPublié le 23/10/2013 à 03:52

Tarbes. Sylvio Brianti, un homme d'actionSylvio Brianti vient de boucler le 4e Salon du livre avec maestria. Aidé d’une équipe de 30 bénévoles, il a assuré le bon déroulement de cette manifestation et son impact médiatique. Les exposants se disent satisfaits et les 2.000 visiteurs enthousiastes. Il vient aussi de faire paraître un beau livre sur l’artiste Alain-Guy Clément (éd. Edicité). Très sollicité, S. Brianti entame également cette année un cycle de cours sur l’art à l’Université du temps libre à Tarbes, six séances (en alternance avec A.-J. Lévrier-Mussat). Au programme : les années «60», la figuration narrative et quelques grands noms de l’époque comme Bernard Rancillac. La salle est déjà comble. Enfin, en collaboration avec la plasticienne Marie Nigoul, cet homme d’action vient d’inaugurer l’exposition «Au-delà du miroir», placée sous la présidence du docteur Bernard Couderc. Dans le cadre de l’atelier de création artistique Aparté 65, des femmes atteintes de cancer ont mis leurs maux en images. Ces œuvres, qui ne laissent pas indifférent, voisinent avec celles de 20 artistes contemporains, toutes en lien avec la souffrance. Une installation très réussie dans un lieu magique.http://www.ladepeche.fr/images/pictos/zoom.png

Roseline Giusti

 

 

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 16:06

Bagnères-de-Bigorre. Quand la culture croise le politique

La dépêche du midi Publié le 05/11/2013 à 03:47, Mis à jour le 05/11/2013 à 09:03

biodiversité

Une partie du groupe au départ de la traversée du paysage./Photo R.G.

Le terroir pyrénéen bénéficie d’une diversité écologique et culturelle que bien d’autres régions lui envient. Comment gérer cette richesse ? Conscient de l’urgence du problème, face à l’évolution de l’écosystème due aux changements climatiques et aux maux de l’industrialisation, la Dreal (1), en lien avec l’association Coal et le laboratoire SPEAP (2) vient de convier plusieurs acteurs à réfléchir ensemble.

«Le choix de Bagnères pour abriter ces journées est délibéré», affirmait Patrick Degeorges, représentant le ministère de l’Écologie. Outre les attraits naturels de son site, la ville possède des équipements culturels appropriés : Conservatoire botanique, musée Salies… et des associations actives autour de la biodiversité. Ceci devrait conforter Bagnères dans le rôle qu’elle pourrait tenir pour ce type de rencontres.

Une promenade «critique» du paysage alentour ouvrait la manifestation. La zone périurbaine choisie, un parfait contre-exemple de biodiversité, comme le soulignait l’ethnologue Bernadette Lizet, était propice à alimenter la discussion. Un an d’enquête menée par deux étudiants de sciences po (2) auprès d’acteurs en prise sur le territoire sous-tendait ce moment. Les interventions et ateliers du lendemain ont esquissé des éclairages et des pistes concrètes. Ainsi, l’œuvre du plasticien Argentin Tomàs Saraceno rendait intelligible l’instabilité de notre monde actuel. Monde dont la complexité a été si brillamment dépeinte par Bruno Latour (3) en introduction. Le superbe projet de l’architecte espagnole Susana Velasco, ressuscitant l’esprit d’un habitat andalou ancien, fait de bergeries, d’étables et de porcheries, pourrait faire exemple pour nos courtaous.

Préserver la biodiversité, mais aussi la valoriser. Des outils plus réticulaires, tirant de divers avis des arrangements possibles, seraient bienvenus. De petits parlements locaux, composés de citoyens éclairés, en cheville avec des experts, pourraient avoir un statut de donneur d’alerte, suggérait Jean-Marc Luce (4).

Ce projet ambitieux n’est qu’à son début. D’autres rencontres de ce type sont souhaitables dans la mesure où plus d’acteurs concernés soient conviés à participer.

Roseline Giusti

(1) Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, représentée par Julien Barbezieux.

(2) COAL : Coalition pour l’art et le développement durable créée en France en 2008 rassemble des professionnels de l’art contemporain, du développement durable et de la recherche.

SPEAP : au sein de Sciences-Po, Paris, laboratoire d’expérimentation scientifique, artistique et pédagogique au croisement de diverses cultures pour tenter de créer un espace public partageable. Ralph Mahfoud et Thierry Boutonnier restituaient les résultats de leur enquête dans les Pyrénées.

(3) Anthropologue et philosophe des sciences qui apporte, entre autres, sa contribution au concept d’anthropocène. Sa méthode de cartographie des controverses est largement utilisée.

(4) J.-M. Luce formule aussi la proposition séduisante d’un musée ethnographique pyrénéen venant drainer le flot des quelque 800.000 visiteurs annuels visitant Gavarnie.

 

 

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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 14:37

VINCENT  POUJARDIEU

LE GOÛT DE L’AUDACE

 

Bureau Graffiti BX06 PB1

 

On sait le monde du design dévolu par essence à l’innovation. Certains créateurs ont décidé d’en reculer encore les limites, Vincent Poujardieu est de ceux-là.

Pour sa dernière collection de mobilier -inaugurée en 2007- c’est à un grapheur de renommée internationale, Blade, qu’il a demandé de mettre en signes et en couleurs ses nouvelles pièces.

En reconnaissant à l’art urbain des vertus qu’il juge profitables au design, Vincent Poujardieu vient casser un tabou. Faire voisiner les formes les plus populaires de l’expression murale et celles longuement raisonnées de la conception de meubles de bureau. Certes, de la surface plane d’un mur à celle d’un plan de travail, il n’y a qu’une question d’échelle. Mais voici que toute une culture urbaine, jugée subversive et jusqu’ici tenue à l’écart, vient désormais contaminer avec fougue le meuble contemporain. Le résultat : un mobilier « irruptif », plein de verve, gorgé de couleurs (édités en série limitée, signée, numérotée) qui rencontre le succès. Une première pièce vient, en effet, de partir avantageusement dans une vente publique d’Art Contemporain organisée par Artcurial à Paris.

Le designer a apporté dans la facture de cette collection le même soin qu’aux autres réalisations auxquelles il nous a habitués, bien servi par un réseau de fabricants avec lesquels il travaille directement. N’est-il pas dans le même temps en édition chez Protis, le très classique et exigeant éditeur français de mobilier de bureau ?  

S’il pratique l’inox, le verre, la céramique (plateau à fromage vendue chez Takashiyama, au Japon), c’est aux matériaux nouveaux que Vincent Poujardieu aime principalement recourir. La prochaine collection attendue pour 2009 fait appel aux technicités de pointe des entreprises d’Aquitaine, (la Sté Plastinov, pour la circonstance, avec ses bio-composites à base de chanvre). Car seuls les composites autorisent les spectaculaires porte à faux, récurrents dans le travail de Vincent Poujardieu et dans lesquels il excelle. Sur ces surfaces projetées dans le vide aux limites de l’extrême, un grapheur comme Blade viendra, une fois de plus, et pour une série de tête, limitée, numérotée, déposer les signes frénétiques de l’exaltation urbaine.

Ainsi, fort de ses savoir-faire et de ses réseaux, Vincent Poujardieu pourrait-il bien ouvrir le monde du mobilier (bureau, table…) à de nouveaux territoires où le trash, le flashy et les bruits de la ville viendront très naturellement s’offrir comme une nouvelle cosmétique.

 

Roseline Giusti-Wiedemann

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 08:16

Aline Ribière ou la traversée du textile

Vêtures, dévêtures 3.

 

L'histoire des œuvres d'art est aussi celle de leurs accrochages successifs. La rétrospective des créations d'Aline Ribière au Château de Pau fournit l'occasion d'une nouvelle lecture des principales pièces de la plasticienne bordelaise. Singularité d'un parcours autobiographique de près de trente ans, où de déroutants matériaux font œuvre de poésie pure, où de lents rituels initient à d'indicibles traversées.

 L'artiste travaille sur la peau et l'enveloppement du corps selon des agencements multiples, souvent duels et inverses : édification d'organiques carapaces, d'une émouvante fragilité ou au contraire troublantes éventrations; figuration faussement naïve des parties sexuées sur la matière textile ou épousailles du corps au plus près de sa forme, recourrant à un écrasement radical du tissu; construction-déconstruction de carrés de lin dans un réversible passage du plat au volume; ordre-désordre; envers-endroit…

Une réflexion sur le temps est aussi engagée. Incorruptible comptabilité des jours, systématiquement notée, avec la chasuble aux vingt-sept voiles, endossé chacun, matin après matin; exploration du flétrissement avec l'utilisation de triviales épluchures de pomme de terre, édifiées en corps de robe ou apprivoisement de la mort lors de rites de passage dans de somptueuses chrysalides.

 Les robes d'algues (Mues) créées au Domaine d'Abbadia, à Hendaye, - l'artiste y était en résidence  en 2002 -, et montrées en suivant au Carré Bonnat à Bayonne; la robe du Japon, dévoilée, entre autres, à Berne en 2003, les robes dermographiées –"tirées" sur les presses  à gravure de la Maison des Arts d’Evreux, 2003 ; la robe en dentelle d’épices de Byblos, -dernière-née lors d’une résidence en juin 2004-, aux côtés d’enveloppes corporelles plus anciennes comme les Carrés blancs, (1987), trouvent ici un cadre privilégié de dialogue.

Marc Guiraud, biographe de l’artiste, soulignait récemment dans un texte écrit à l’issue de l’exposition du Liban, combien le site archéologique avait finement révélé certaines pièces. La confrontation avec un lieu fameux de l’histoire française ne manquera pas de livrer certains aspects de l’œuvre, inédits.

                                                      Roseline Giusti-Wiedemann, Université de Bordeaux3

 

                                                      Commissaire de l’exposition.Pau,  2004

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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 07:58
Une épopée du design en Aquitaine

LE MONDE | 16.08.2012 à 15h11 |Par Mélina Gazsi - Agen (Lot-et-Garonne) Envoyée spéciale

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Stefania Di Petrillo & Godefroy de Virieu - Tabéret, 2010 - Frêne du Jura et béret basque - Editeur : Pyrénées design -

 

Hormis ceux qui en font leur spécialité, il est rare que les musées exposent du design. Il est encore plus rare qu'il s'expose dans une ancienne église. C'est ce que propose jusqu'au 17 décembre le Musée des beaux-arts d'Agen (Lot-et-Garonne), en présentant "Design A Cappella, des designers enAquitaine" dans le chœur de l'église Notre-Dame-des-Jacobins de la ville, datant du XIIIe siècle, un des rares exemples intacts de l'architecturedominicaine en France.

L'exposition rassemble plus de 270 objets d'une quarantaine de designers. Ces pièces historiques ou productions contemporaines, uniques, prototypes ou en séries, représentent un joli florilège de près de soixante années de design, de 1955 à nos jours, dans les domaines du mobilier et des arts de la table en passant par le luminaire et le design industriel.

Nombre des oeuvres présentées ont été créées par des designers célèbres dont les créations figurent parmi les collections des musées de la région : musée d'Agen, des arts décoratifs de Bordeaux ou fonds régional d'art contemporain (Frac) d'Aquitaine. Parmi eux, Ettore SottsassRoger Tallon,Philippe Starck, Michele De Lucchi, Jasper Morrison, Elisabeth Garouste &Mattia Bonetti...

Avec ses 650 m2, la nef gothique de l'édifice ne manque pas d'ampleur. Le design s'y trouve donc à son aise. En fonction de la typologie des objets, il est orchestré ici, sans artifices, a cappella - comme l'on dit des oeuvres vocales sans accompagnement instrumental - d'où le titre de l'exposition.

"C'est sans doute un lieu insolite pour le design mais nous y organisons chaque année des expositions estivales, commente Marie-Dominique Nivière, la conservatrice du musée, afin de les prolonger jusqu'à la fin de l'automne, accueillir un large public, notamment les scolaires et les étudiants, et profiter d'un espace plus grand que celui du musée". Ce parti pris scénographique est également assumé par l'historienne du design Roseline Giusti, qui a secondé Mme Nivière : "Le public peut suivrel'évolution des formes et des matières, des savoir-faire et des innovations, qui ont modifié la création et la production des chaises, tables, luminaires, etc."

S'EMPARER LITTÉRALEMENT DE L'ESPACE

Le bois et le verre, la laine et le chanvre, le grès ou le liège attestent des goûts d'une époque. Quant aux nouveaux matériaux tels le carbone, le Plexiglas ou l'aluminium, l'exposition montre que les designers d'aujourd'hui les conjuguent avec des matières plus écologiques. Preuve que le retour au naturel n'est pas qu'une formule marketing. Et les œuvres, au-delà de leur fonctionnalité et de l'imagination de leurs créateurs, ne se limitent pas à la production d'objets.

L'autre parti pris des organisateurs est de s'emparer littéralement de l'espace occupé jadis par les dominicains, et de s'approprier le tempo de leurs activités. Les luminaires, sièges, bureaux, objets de table, vases ou ustensiles de jardin, qui composent cette épopée historique, ne sont donc pas disposés au hasard sous les huit croisées d'ogives de l'impressionnante nef. Ils tentent d'épouser les activités manuelles et intellectuelles, la liturgie des heures entre le lever et le coucher du soleil, qui scandaient la vie des anciens locataires. De capter aussi la lumière qui filtre des vitraux (datant du XIXe siècle).

Dernier parti pris : le choix des designers. Ils ont tous un lien avec l'Aquitaine. Certains sont de la région, ou y ont installé leurs ateliers. D'autres sont passés ou vont entrer dans la résidence design et métiers d'art du pôle expérimental de Nontron, en Dordogne.

D'autres enfin ont réalisé leurs créations avec des artisans ou desentreprises aquitains. C'est le cas d'Antoine Phelouzat et Xavier Clochard. Pour la création de leurs objets en liège, ils ont travaillé avec Agglolux-CBL, une société située à Soustons (Landes), qui – concurrence sur le marché des bouchons oblige – fabrique aussi des isolants, des semelles orthopédiques et des balles de baby-foot.

Pour son Tatami, assemblage de modules formant une grande rosace – au cœur de laquelle se nichent les bagues en plexiglas et en titane de l'orfèvre Costanza –, Vincent Poujardieu a choisi la société HPK à Lavardac (Lot-et-Garonne). Olivier Gagnère a travaillé avec la coutellerie de Nontron pour réaliser ses couverts en métal, ébène ou corian. Et quant aux verres deChristian Ghion, ils ont été soufflés à la bouche à la verrerie de Vianne (Lot-et-Garonne), aujourd'hui disparue.

Mélina Gazsi - Agen (Lot-et-Garonne) Envoyée spéciale

 
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